Jamais content

30 septembre 2002


Monologues - the dead flag blues (intro)

this monologue appears at the beginning of the dead flag blues from the album f#a#oo; it's read by lee marvin and comes from Incomplete Movie about Jail, an unfinished film that efrim wrote and has been working on for the last five years.


the car's on fire and there's no driver at the wheel
and the sewers are all muddied with a thousand lonely suicides
and a dark wind blows
the government is corrupt
and we're on so many drugs
with the radio on and the curtains drawn

we're trapped in the belly of this horrible machine
and the machine is bleeding to death

the sun has fallen down
and the billboards are all leering
and the flags are all dead at the top of their poles

it went like this:

the buildings tumbled in on themselves
mothers clutching babies picked through the rubble
and pulled out their hair

the skyline was beautiful on fire
all twisted metal stretching upwards
everything washed in a thin orange haze

i said: "kiss me, you're beautiful -
these are truly the last days"

you grabbed my hand and we fell into it
like a daydream or a fever

we woke up one morning and fell a little further down -
for sure it's the valley of death

i open up my wallet
and it's full of blood

|| Rom # 15:47

Lost Zoloft de Bob Mould : étonnement permanent face à ce type qui continue, bon an mal an, son chemin.

|| Rom # 01:25

29 septembre 2002


L'attaque des clones :

Sur le site des inrocks à l'instant : "Ce week-end en concert : Herman Dune + James Combs 20h30 - La Poudrière, 90000 Belfort"

|| Rom # 20:52

Ne jamais faire le même post deux fois.

|| Rom # 04:14

Ne jamais se demander ce que sont devenus les copains de collège. Certains finissent très mal.

|| Rom # 04:12

Ne jamais se demander ce que sont devenus les copains de collège. Certains finissent très mal.

|| Rom # 04:09

28 septembre 2002


This is not America, no ?

Cette nuit, un reportage que je prends en cours. C'est à Huntsville, Texas, l'Etat que dirigeait George W. Bush avant de devenir Président. Devant Terrel Unit, comme à chaque fois que l'on va exécuter un prisonnier, des militants se réunissent (ce soir-là, sous la pluie et les éclairs) et allument chacun un grand cierge qu'ils tiennent avec leur deux mains, qui éclaire leur visage. Et comme d'habitude, ils sont sept.

|| Rom # 13:07

Devoir de vacance :

Hier, je n'ai pas seulement écrit ici, mais aussi .

|| Rom # 12:42

Tetris de 50 étages

Dans le contexte du festival Nuit Blanche à Paris, l'équipe d'Arcade va transformer la Tour T2 de la Bibliothèque nationale de France en un écran d'ordinateur géant. Avec une matrice de 20 x 26 fenêtres (résultant en 520 pixels directement adressables) et une surface de 3370 m2, l'installation Arcade se veut être le plus grand écran d'ordinateur jamais réalisé dans le monde.

L'installation débutera le 25 septembre 2002 et tournera pendant onze nuits jusqu'à la soirée officielle Nuit Blanche qui aura lieu la nuit du 5 au 6 octobre. Durant cette période, l'installation diffusera un kaléidoscope d'animations et d'applications interactives qui changeront constamment. Arcade veut promouvoir une nouvelle série de jeux d'ordinateurs classiques sur la façade de l'immeuble et permettre à chacun d'y jouer en utilisant son propre téléphone portable.

Entre autres, il sera possible de jouer au jeu de puzzle culte Tetris en utilisant rien d'autre que son téléphone portable.

Arcade

|| Rom # 00:42

27 septembre 2002


Après dodo

La chanson du matin et du petit-déj', c'est le hit de George McCrae qui fait redécouvrir le sens premier du mot "rock" sur un rythme de beatbox proto-disco :

Woman, take me in your arms
Rock your baby
Woman, take me in your arms
Rock your baby

There's nothin' to it
Just say you wanna do it
Open up your heart
And let the lovin' start

Woman, take me in your arms
Rock your baby
Woman, take me in your arms
Rock your baby

Yeah, hold me tight
With all your might
Now let your lovin' flow
Real sweet and slow

Woman, take me in your arms
Rock your baby
Woman, take me in your arms
Rock your baby

|| Rom # 11:19

Le francophonissime

Hier soir, avant de sombrer dans les bras de Morphée, je zappe mollement et m'arrête sur TV5. C'est la fin d'un nouveau jeu de la deuxième chaîne française. Un candidat en veste grise doit répondre à des questions sans utiliser "oui", "non" ou même des choses comme "bien sûr", "c'est évident". Jean-Pierre (c'est comme ça qu'il s'appelle le candidat) nous vient du Poitou et il est très fort. Ainsi, quand on lui parle des gens qui sont venu travailler en France mais à qui on refuse le droit d'avoir des papiers, il fait semblant de ne pas savoir que certains ont déjà participé à des grands travaux dont s'enorgueillit la France-d'en-bas - un grand stade commandé par son ami Edouard lorsqu'il était candidat à un autre jeu. A la place, il fait de super phrases avec les mots "humanité", "maîtriser" et des expressions qui ressemblent à s'y méprendre à "c'est pas moi, c'est les autres d'avant qui ont fait des bêtises, moi je répare". Un peu avant, d'autres phrases comme "les autres font ce qu'ils veulent, c'est moi qui décide". La vache (c'est une expression), il parle bien. Il paraît même qu'il a tenu plus de 100 minutes. Par contre, je ne sais pas bien qui a gagné et quoi. Mais bon, ce n'est qu'un jeu, c'est pas pour de vrai tout ça.

|| Rom # 11:01

26 septembre 2002


Extension calorifère du domaine de la loose

Et ben voilà les filles. Il y a deux jours, je vous invitais à venir profiter de la chaleur montant de mes radiateurs et c'était trop beau. Le charme est rompu : ce fonctionnement bienvenu n'était que temporaire. Des ouvriers devaient venir tester les radiateurs dans bon nombre d'appartements. Ils sont venus ce matin et sont repartis avec la chaleur dans leur caisse à outils. Les radiateurs ont froid - presque autant que moi si je n'avais du thé au jasmin à portée de main. Bon, mais, vous pouvez venir quand même, hein, on va s'arranger quelque chose de bien : j'ai des chaussettes en laine (au moins deux paires), une couverture en polaire (bleue électrique), un coussin chauffant (bien pour les douleurs venues du froid humide) et même du baume chinois. Autrefois pour faire la cour, on parlait d'amour, pour mieux montrer son ardeur, on ouvrait son coeur, maintenant c'est plus pareil... etc. etc. Mais je lis toujours très bien les histoires. Il faudra juste qu'on se rapproche un peu plus, histoire de se tenir chaud.

PS : les gars aux chocolat, je ne vous oublie pas. Tenez, pour tous ceux qui ont vécu leur scolarité dans un établissement à caractère privé et religieux, je vous invite à lire An apple a day éloigne le curé de l'immense Pierre Foglia.

Allez, je vous laisse, il faut que j'aille casser la couche de glace qui est en train de se former dans mon évier.

|| Rom # 21:42

Un bonheur n'arrivant jamais seul, un nouvel album de Low paraît.

|| Rom # 01:40

I'ts so easy to laugh, it's so easy to hate, it takes guts to be gentle and kind

C'est banal comme la (re)découverte d'un nouveau monde mais il faut le dire quand même : quand on donne beaucoup, on reçoit encore plus. En rentrant chez moi en métro, un type m'apostrophe en voyant mon étui à guitare : il veut savoir où trouver un bon professeur. Entre "Oberkampf" et "Bastille", je le persuade qu'il est là, en lui. Jouer sur des disques qu'il aime, développer son oreille. Sentiment d'avoir fait un heureux. Un inconnu qu'on ne reverra jamais, en plus.

|| Rom # 01:22

24 septembre 2002


"Les montagnes russes ont ceci de supérieur au désert : on y croise des gens, même de loin."

(Fabien Looseman, Ma vie, mon oeuvre)

|| Rom # 19:13

I smell winter

Ce n'est pas pour me vanter mais les radiateurs de mon F2 commencent à tiédir. Toutes les filles sont donc invitées à venir dormir à côté de moi. Mais pas toutes en même temps.

PS : Je lis très bien les histoires.

|| Rom # 08:35

23 septembre 2002


Je suis en cinquième, en cours d'histoire-géo. Assise à côté de moi, Caroline frotte le bout de son pied contre ma cheville. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais c'est vachement agréable. Et là, d'un coup, la prof' furieuse : "Mad'moiselle, vous faites du pied à ce jeune homme ! Sortez !".
Vieille conne.

|| Rom # 22:13

"Le fantôme de Maggie l'avait accompagné dans tant d'endroits ! Au théâtre, au concert, à des matches de baseball, sur des champs de courses, à des assauts d'escrime. Partout où il allait, elle le suivait. Maintenant, ils mangeaient une crème glacée ensemble, dans un bistrot d'officiers, en pleine cambrousse.
Les quinze petits visages tournés vers lui lui faisaient mal au coeur. Elles étaient toutes parties maintenant, elles appartenaient à quelqu'un d'autre. Maggie aussi. C'était injuste. La partie était truquée. Le graphique sur lequel Dieu traçait les destinées était un piège à cons. Il envoyait les voyageurs dans un no man's land et les assassinait à coups de temps, à coup d'oublis."

(Marc Behm, Mortelle randonnée)

|| Rom # 19:34

22 septembre 2002


Goodbye train

Je sais qu'en ce moment, pas très loin d'ici, il y a un concert intéressant. Mais bon, je passe déjà du froid au chaud sans bouger de mon siège alors je crois que même le balancement d'une jonque ou les notes d'un bon groupe américain n'y changeraient pas grand-chose. Peut-être même que tout cela empirerait, et c'est pas tout ça, mais demain, je bosse moi.

Alors pour celles et ceux qui sont aussi proches de cet état mi-comateux mi-extatique que provoque la fièvre, la chanson du soir, c'est Elle chante pour t'oublier, enfin She Sings to Forget You (aka Goodbye Train) que Peter Walsh chante, presque seul au monde, accompagné par un piano.

You can't get in, you're forgotten
Because you've never had to fold
You thought your luck would always hold
You walk along, you're just a shadow
Through the old familiar streets
You count the friends you'll never meet



|| Rom # 21:28

"Nous avons tenu à être là pour la renaissance de cette église", explique Benoît Rubino, un des seuls scouts à accepter de s'exprimer. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, membre de DL, est l'un des initiateurs du lancement de la nouvelle formation chiraquienne. Cette question a suscité des commérages en Grande-Bretagne parmi ceux qui estiment que Harry, petit-fils de la reine Elizabeth II, qui vient de fêter ses 18 ans, ressemble peu à son père le Prince Charles. Les Russes, n'ayant pas reçu les sommes convenues, avaient décidé d'annuler début septembre l'envoi vers l'ISS du jeune chanteur américain, qui projetait de devenir pour quelque 20 millions de dollars, le troisième touriste de l'espace. Mais le Premier ministre devait, dans un premier temps, faire face à une mini-fronde de deux de ses ministres très en vue, Clare Short et Robin Cook. Vingt ans plus tard, les "émoticons" sont devenus incontournables dans les communications en ligne. Le préfet de la Drôme, Christian Decharrière, avait accordé dans un premier temps un délai pour permettre le mariage, puis était revenu sur sa décision, invitant le Marocain a quitter immédiatement le territoire. Le morceau est un instrumental de quatorze minutes, sur lequel on peut simplement entendre John Lennon hurler Barcelona.


|| Rom # 20:46

Le principe de la contingence de la loose

Qu'est-ce qu'on peut faire le dimanche quand il fait encore beau et qu'on est ni papa ni mari ou fiancé, hein, je vous le demande ? Et bien, on peut aller au cinéma par exemple. Moi, j'avais prévu d'aller voir Le Principe de l''incertitude de Manoel de Oliveira, premièrement parce que Baby Carni Bird en dit du bien sur son site [En vrai Baby Carni Bird], deuxièmement parce que l'affiche est belle et troisièmement parce qu'il passe au St Germain des Prés, cinéma digne de ce nom qui pourrait tôt ou tard être racheté par un grand couturier. Allez savoir ce que j'ai foutu, j'ai raté la séance de 16h30 comme un âne.

Bon, cela dit, je me suis rattrapé un peu en allant dénicher dans un magasin de CD d'occasion deux perles pour 15 euros : The Colour of Spring de Talk Talk et Un Vie plein d'adieux des Apartments (au rayon variétés françaises bien évidemment). Un dimanche presque comme un samedi en somme.


|| Rom # 19:22

Meat Is Murder sur la platine

I've seen this happen in other people's lives
And now it's happening in mine...

|| Rom # 12:54

21 septembre 2002


About Weightlessness
To Phil

Yesterday night, in this packed cellar, a young man with a nylon string guitar takes people along in his monocoloured bosa nova and you know you want to follow him. The last time you've had this feeling of a domesticated weightlessness, it was long ago now, when you discovered an excerpt from Spiderland on the radio... Except that here, he's alone. And even though that small interlude about Anacortes, Wa. (his hometown) allows us a short rest, we take on board again shortly after, while a little tune is played on a harmonium-like organ. Remaining on this kind of cloud as long as possible. And completing images you have in mind with others, here.

|| Rom # 17:53
De l'apesanteur

Hier soir, dans cette cave bondée, un jeune homme s'accompagnant d'une guitare à cordes de nylon emmène son monde dans une bossa nova monocolore et on a envie de le suivre. La dernière fois qu'on a eu cette sensation d'apesanteur domestiquée, c'était il y a longtemps maintenant, lorsqu'on a découvert un extrait de Spiderland à la radio... Sauf que là, il est seul. Et même si ce petit intermède sur Anacortes, Washington (son hometown) nous permet de souffler un peu, on réembarque peu de temps après, le temps d'une courte mélodie sur un orgue à son d'harmonium. Rester sur ce genre de nuage le plus longtemps possible. Et puis compléter les images qu'on a en tête par d'autres, ici.

|| Rom # 13:04

20 septembre 2002


Il faut sauver le soldat Wilfried* !
Edito tape-dur, hardcore et humain sur le site de Chronic'art.

|| Rom # 19:36

19 septembre 2002


Rentre avec tes pieds (un peu éméché)

Tout à l'heure, au vernissage de l'exposition Ateliers qui se tient à la Maison de la RATP avec Pauline et Astrid. Pour les photos, rien à redire (à 95%, ce sont des gens du collectif Tendance floue) mais pour ce qui est de la scénographie (enfin, de l'installation de l'expo en clair), c'est du foutage de gueule. Les textes de François Bon sont rendus illisibles par :

- la hauteur à laquelle ils ont été placés (trop haut pour un enfant, trop bas pour un adulte) ;
- la réverbération de la lumière qui arrive par en dessous ;
- le métal des panneaux sur lequels ils ont été gravés / imprimés.

A un moment, on se doit d'écouter le discours du directeur général de la RATP (son PDG vient tout juste de quitter la Régie pour présider La Poste et personne n'a été nommé à sa place). Tout le monde se tourne donc pour faire semblant... sauf Pauline qui n'a pas capté qu'elle est en train de lui tourner le dos et qui finit de regarder l'expo tranquille.

Puis c'est au tour de la directrice de l'archi et du patrimoine d'y aller de son allocution et là, c'est l'hallu - enfin pas tant que ça : elle parle conservation du patrimoine, vieux bâtiments à conserver, blah blah blah... Personne pour songer aux ouvriers qu'on voit sur les photos, aussi usés que les machines dont ils s'occupent.

Pauline s'en va pendant cette engeance (elle a bien raison). Puis, une fois les palabres ternimées, nous nous jetons tous sur les buffets (presque plus nombreux que nous). Astrid s'étonne que les dames du vestiaire n'aient pas droit elles aussi à du champagne et des petits fours et est prête à réparer cette injustice quand nous voyons qu'un des serveurs a la même idée.

Au bout de deux ou trois coupes de champagne, nous sommes mûrs pour parler des choses véritablement importantes :

- Yann Moix est-il un naze ? (je lui soutiens qu'au regard de ses articles sur la musique pour Marianne, il l'est vraiment et plutôt deux fois qu'une) ;

- Claude François, il est mort comment ? Nos versions respectives divergent (et dix verges, je vous l'accorde, c'est énorme) ;

- Qu'est-ce qui fait que les Américains disent tout sur la chute / la mort de leurs stars (Elvis, Brian Wilson...) lorsque les Français cachent la vérité : Joe Dassin était-il un peu junkie ? Et Joëlle du groupe Il était une fois ? Carlos Dolto a-t-il vraiment été accro à l'Oasis ?

Astrid me donne une explication plutôt intéressante : en France, contrairement aux USA, il ne faut pas choquer (en tout cas dans les années 60-70) le public, et notamment la ménagère de moins de 50 ans. Je suis assez d'accord et j'ajoute qu'aux USA, il y a cette dimension parti de rien / succès grandissant / chute / rédemption (soit en restant vivant mais abîmé, soit en mourant en icône) vu que les USA, c'est le pays chrétien religieux par excellence alors que la France d'en bas, elle veut du solide, du moral, du bon, du beau, Dubonnet.

- Marilyn et les Kennedy ? Astrid penche pour une super-pression (allant jusqu'à l'assassinat) de la part des services secrets / de la Mafia alors que j'opte pour un suicide inconscient / involontaire (dû aussi à cette pression venue de toutes parts).

Puis, il est temps de rentrer, parce que le champagne, c'est sympa, mais personnellement, j'ai du mal à tenir au-delà de la dixième coupe.

Plus tôt dans la matinée, j'avais relevé une précieuse citation de Marilyn : "I am not interested in money. I just want to be wonderful."



|| Rom # 22:21

Sur la toile, un fantôme s'est récemment installé et raconte des choses intéressantes.

|| Rom # 21:44


Le départ

Maintenant que les doigts de la Mort tout autour de ma gorge
Enclenchent sensiblement la pression définitive…
Et que j'en prends conscience de mes yeux tout exorbités,
Je regarde derrière moi, j'observe le passé tout entier,
Je vois qui j'ai été, et surtout qui je n'ai pas été,
Je considère lucidement mon hétéroclite passé
Et je trouve que ce fut une erreur
Soit que je vive soit que je vive de la sorte.

(la suite de ces quelques lignes)

|| Rom # 01:32

J'aime bien le destin. Je ne suis pas rancunier.
(Jean-C. Denis, Quelques mois à l'Amélie)

|| Rom # 01:14

18 septembre 2002


Nixon, drugs & rock'n'roll (and rouflaquettes too)

Sur le site des archives nationales américaines, documents et photos de la rencontre Nixon / Elvis. Lors de cette rencontre le premier donne au deuxième (grand admirateur de l'ordre et des drugs) un badge et une carte de la brigade des stups.

|| Rom # 19:34

Les cheveux en quatre

Beaucoup de journaux en parlent mais c'est à se demander qui l'a réellement eu sous les yeux. Le fameux document rédigé en 1992 par Dick Cheney (aujourd'hui bras droit ou deuxième main gauche de Bush Jr.), Donald Rumsfeld (aujourd'hui secrétaire d'Etat à la Défense), Jeb Bush (petit frère de W. et actuel gouverneur de Floride), Paul Wolfowitz (second de Rumsfeld) et Lewis Libby (adjoint de Cheney) qui montre que l'aile droite du Parti républicain voulait de toute façon que les USA dominent le monde (11 septembre ou pas) est introuvable puisque confidentiel.

Donc, lorsque Neil MacKay écrit dans le Sunday Herald (repris dans Zmag) avoir mis la main sur ce truc, il se trompe d'une part sur la date et d'autre part sur le document. Parce que, pour ce qui est de Rebuilding America's Defences: Strategies, Forces And Resources For A New Century, il suffit d'aller voir ici sur le site du Project for a New American Century (Le PNAC est le think tank de Bush et ses amis). Non mais.

PNAC : agitateur d'idées depuis 1997.

|| Rom # 18:59

17 septembre 2002


Ecouter ça avant d'aller dormir :

When everything we felt failed
And some music soft in distant sails
But it don't sound like it did before
Then I know I'm left with nothing more
Than my own soul
When pretty pictures face back
But your coats aren't hanging on the rack
And blue water turns to
A place that I can't get to
A place that I can't

In a room all I feel
Is the cold that you left
Through the air all I see
Is your face full of blame
What's left to see
What's there to see

In the room all I feel
Is the cold that you left
Through the air all I see
Is your face full of blame
What's left to see
What's there to see
What's left to see

|| Rom # 23:06

La nuit dernière, j'ai écrit un texte sur California de Perry Blake qui devrait bientôt être en ligne sur [critiques ordinaires] alors forcément, je suis crevé. Ma seule dépense physique ce soir aura été de regarder un épisode complètement déjanté de The Osbournes : le treillis du fils, les jurons de la fille, la dyslexie du père et les dents de la mère.

|| Rom # 22:31

16 septembre 2002


Vous le croyez, ça ? La meilleure chanson de feu M. 100.000 volts, calquée sur le boléro de Ravel, a été écrite par un vieux barbon gaulliste. Et maintenant, je fais quoi ?

|| Rom # 23:47

L'expert

Et voilà, ça ne fait que quelques minutes que je viens de vous envoyer un petit mot. J'ai pensé à tout, relu afin d'éviter les fautes...etc. J'ai pensé à tout sauf à une chose : sur mon logiciel, il n'y a pas d'option "copie cachée". Vous voilà donc tous avec les adresses de tout le monde. Même si j'avais voulu rater mon coup exprès, je n'aurais pas réussi à ce point. Creuse camarade, la honte est derrière toi.

Si vous avez un document à saloper, un entretien à rater, un plan drague à faire foirer, une négociation à faire capoter, que sais-je encore, faites confiance à un professionnel de la loose et du désastre réunis.

|| Rom # 22:43

Nanni Moretti entre dans la mêlée : "C'est la démocratie qu'il faut défendre"

|| Rom # 14:57

15 septembre 2002


Les premiers résultats officiels étaient attendus avant minuit. "Je ne m'intéresse pas aux histoires de personnes", a-t-elle affirmé, un rien agacée. Une quarantaine d'entre eux ont pu nager jusqu'à un rocher avant d'être secourus par un hélicoptère. Cette combustion lente a eu pour effet une accumulation d'une très grande quantité de gaz imbrûlés à très haute température. Ces photos auraient aidé au lancement de la carrière de Marilyn. Des forces de l'ordre ont pris position autour de l'église mais ne sont pas intervenues. Sur les 28 personnes décédées, 14 étaient des enfants, et au moins 14 autres habitants ont été grièvement blessés. "Je veux poursuivre les choses qu'elle n'a pas terminées. Je l'ai toujours souhaité." La police n'exclut pas un lien entre le suicide de l'homme et la mort de l'enfant.

|| Rom # 23:47

Aujourd'hui, j'ai ramené les poissons à leurs propriétaires. Et ça me fait tout drôle. Je m'étais habitué à leurs gloups. Je n'ai même pas songé à les enregistrer.

|| Rom # 20:16

Hier après midi, quai François Mauriac, sur un des stands de la brocante, un panneau "Produits de la ferme" sur lequel on a ajouté au feutre "alors, taisez-vous !".

|| Rom # 11:55

La vieille

Oui, moi aussi, je ne trouve pas que le dernier post soit ce que j'ai fait de mieux dans ma vie, mais bon.
Ce matin, on sonne à 9h13. J'attends un peu, pour vérifier si c'est une vraie sonnerie ou celle d'un rêve. On sonne encore. Je me lève et je vais voir. Je pense à plein de trucs, je sais pas moi, untel qui a fait une super chanson et qui veut me la faire écouter un dimanche matin à 9h15, ou unetelle qui vient de rompre avec son petit ami et cherche un mec sympa pour l'accueillir (si ça existe : dans les films). Alors raison de plus pour découvrir dans le judas la tête de l'heureuse élue (si c'est un mec, j'ouvre pas, vous voilà prévenus).
Misère.
C'est la voisine. Celle d'en face. La folle.
Je pensais qu'elle était définitivement calmée depuis son dernier passage à la clinique psychiatrique. J'avais même cru comprendre qu'ils lui avaient mis la triple dose : bon, il lui arrive encore d'oublier de fermer sa porte mais elle a cessé de diffuser des cassettes de Daniel Guichard à un volume spinaltapien ("DANS SON VIEUX PARDESSUS RAPE, IL S'EN ALLAIT L'HIVER L'ETE, DANS LE PETIT MATIN FRILEUX..."), de venir quémander de la nourriture alors qu'elle a toute la journée pour faire des courses, voire de s'engueuler avec les fantômes qui peuplent son F3 à des heures avancées de la nuit.
Et là, la tête déformée façon fish-eye, c'est bien elle. Elle n'a pas encore de guirlandes dans les cheveux (ça, ce sera pour décembre) mais elle fait toujours peur à voir.

|| Rom # 10:58

14 septembre 2002


Un autre samedi soir

Hier soir, à la Guinguette, pour le concert de Wilfried*. Je m'attends à être en retard et à enjamber du peuple alors que sur le quai comme à l'intérieur, il n'y a pas foule. M. Scrima finit par arriver, chevauchant son fidèle destrier. Plus tard, avec des amis à lui, attablés sur le quai, buvant des bières, nous cherchons en vain le tube qu'avait fait Jean Schulteis après Confidence pour confidence. Impossible à trouver alors que je viens juste de me présenter comme spécialiste en variétés un peu has-been... Je hasarde "c'était quelque chose comme Va te faire voir chez les Grecs" mais on me rit au nez.
Vérification faite ici, je n'étais pas loin du compte.

Entre temps, je suis allé voir Wilfried* avant son concert. Devant le peu d'affluence, il a une réaction plutôt saine : il est aux anges. Pour le combler, il manquerait peut-être juste que le bateau coule. Son concert est bien, il a l'air même détendu. Peut-être que le fond sonore est en trop sur certains morceaux - notamment sur les chansons les plus calmes. Le public est donc très clairsemé mais attentif. C'est ce qui compte au fond.

|| Rom # 18:43

Dehors, il fait soleil et sur la platine aussi puisque Cher reprend Sunny de Bobby Hebb :

Sunny, yesterday my life was filled with rain.
Sunny, you smiled at me and really eased the pain.
The dark days are gone, and the bright days are here,
My Sunny one shines so sincere.
Sunny one so true, I love you.

Sunny, thank you for the sunshine bouquet.
Sunny, thank you for the love you brought my way.
You gave to me your all and all.
Now I feel ten feet tall.
Sunny one so true, I love you.

Sunny, thank you for the truth you let me see.
Sunny, thank you for the facts from A to Z.
My life was torn like a wind-blown sand,
And the rock was formed when you held my hand.
Sunny one so true, I love you.

Sunny, thank you for the smile upon your face.
Sunny, thank you for the gleam that shows its grace.
You're my spark of nature's fire,
You're my sweet complete desire.
Sunny one so true, I love you.

|| Rom # 14:14

The air is filled with the scent of linden trees
And to be finished would be a release
Is it the end of something long gone by ?
Another Saturday night, another Saturday night

There is no love in this world anymore
And it's no use calling for an encore
Or is it just about being on trial ?
Another Saturday night, another Saturday night

And all these things we'll never know
Neither today nor tomorrow
So many feelings you have to hide
Another Saturday night, another Saturday night

And may you wish upon a star
Just to go back right from the start
Everyone needs a second life
Which nobody can deny
Which nobody can deny.

|| Rom # 11:27

13 septembre 2002


Pas pu tenir ce concert entier de Bowie. Sentiment qu'il manque quelque chose (même si l'homme a l'air sincère dans son jeu). Plutôt réécouter cette sélection de chansons lentes qui font frissonner (les fenêtres ouvertes, en courant d'air) ; même les poissons rouges ont l'air de préférer un peu de calme. Oh, pas grand chose d'original, mais de quoi tenir : les Tindersticks qui reprennent Kathleen, les Bells (No More Changing of the Guard), les nuages dans le ciel vus par les Nits, la Funny Valentine du jeune Chet... et beaucoup d'autres (mais jamais trop).

Et puis celle-ci, la préférée, on ne sait pas trop pourquoi... On s'assoit et on écoute :

When you’re weary, feeling small,
When tears are in your eyes, I will dry them all;
I’m on your side. When times get rough
And friends just can’t be found,
Like a bridge over troubled water
I will lay me down.
Like a bridge over troubled water
I will lay me down.

When you’re down and out,
When you’re on the street,
When evening falls so hard
I will comfort you.
I’ll take your part.
When darkness comes
And pain is all around,
Like a bridge over troubled water
I will lay me down.
Like a bridge over troubled water
I will lay me down.

Sail on silvergirl,
Sail on by.
Your time has come to shine.
All your dreams are on their way.
See how they shine
If you need a friend
I’m sailing right behind.

Like a bridge over troubled water
I will ease your mind.
Like a bridge over troubled water
I will ease your mind.

|| Rom # 00:54

12 septembre 2002


Le jeu du dictionnaire :

"Danse lente à pas glissés sur une musique ou quatre temps ; cette musique."

|| Rom # 21:53

Phrase de fin :

Il commence à faire froid par ici.

|| Rom # 21:39

"La société française est un immense et lourd paquebot qui lanterne sur une mer agitée. Des côtes, on a du mal à percevoir les changements de trajectoire, et la ligne de flottaison. Qu'est-ce qui caractérise les mouvements fondamentaux, profonds de notre société ? Qu'est-ce qui, depuis quelques mois, a changé ? De l'actualité récente, je retiens deux histoires. La première, c'est ce SDF qui a dû creuser la tombe de sa femme, parce qu'il n'avait pas assez d'argent pour payer ses obsèques. La seconde, ce sont ces quatre enfants à qui on a donné du pain sec et de l'eau dans une cantine scolaire parce que les parents n'étaient pas à jour de leur cotisation. Nous vivons dans ce monde-là. Et il ne faut pas s'y faire. Notre société se caractérise d'abord aujourd'hui, je crois, par sa dureté. Des décideurs sensés, politiquement intègres, intelligents, ont trouvé "normal" de prendre pareilles décisions. Ils les ont justifié devant des caméras. On peut parier qu'un bon nombre de téléspectateurs et d'électeurs leur ont donné raison. C'est bien beau cette sensiblerie, ma bonne dame, mais si on ne respecte pas le règlement, où va-t-on ?

Ben on y va justement. On y va tout droit. On vit dans un pays, où les pauvres doivent creuser leur tombe avec leurs mains, et où les gosses de pauvres doivent sucer leurs doigts s'ils ont faim. On peut tranquillement y vanter les mérites des prisons pour adolescents, ou des centres de stockage pour sans-papiers, y promouvoir les amendes de mille euros pour tout élève qui manquerait de respect à son prof, ou les centres-villes sans putes, sans chiens de SDF, et sans SDF."

(extrait de la chronique irrégulière de Denis Robert dans Politis cette semaine. Denis Robert a également écrit de très bons livres sur le monde d'aujourd'hui aux éditions Les Arènes. Et comme personne n'a osé en parler lors de leur publication, je vous conseille d'aller voir par vous même.)

|| Rom # 12:18

"La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains.
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho."

|| Rom # 00:24
Je ne le connais que de nom. Je n'ai jamais lu ses livres. Et je dois pourtant reconnaître qu'à chaque fois que je lis l'une de ses rares interventions, je me vois dedans.

Irak : contre la guerre qui vient, par Michel del Castillo

Ceux qui voulaient garder une illusion, ils doivent se rendre à l'évidence : la guerre contre l'Irak aura bien lieu, et il ne reste qu'une inconnue, la date de l'offensive.

Parmi les provinces de l'empire, les plus serviles lèvent un index menaçant ; les plus récalcitrantes tentent de se cacher derrière l'ONU. En Europe, Gerhard Schröder et Jacques Chirac expriment leurs réticences. Ni leur honnêteté ni leur sincérité ne sont en cause, il leur manque seulement le sens tragique de l'Histoire. Ils pensent que les circonstances commandent aux volontés, oubliant que la faiblesse possède une arme redoutable qui est la morale. De ce verbe de justice, de Gaulle jouait en orfèvre ; longtemps, la parole fut son arme unique.

Aussi honnêtes soient-ils, nos politiciens ont tété le lait des sondages : pour éviter de parler, ils ont appris à communiquer. Devant le danger, ils tentent de désamorcer la crise, tout en sachant que nulle concession de l'Irak n'infléchira la décision de George W. Bush.

(la suite dans Le Monde)

|| Rom # 00:06

11 septembre 2002


Ironie tragique d'un 11 septembre où l'éternel mécontentement, un temps renié, rejoint l'implacable fatalité, le sentiment d'être réellement born to lose.
Et quand tout s'écroule, reconstruire, oui, mais quoi, comment, avec qui ? Est-on obligé de reconstruire ? Ne vaut-il pas mieux laisser le tout en l'état et se souvenir des moments où la vie était là ?

|| Rom # 13:09

"Last night I dreamt
That somebody loved me
No hope, no harm
Just another false alarm

Last night I felt
Real arms around me
No hope, no harm
Just another false alarm

So, tell me how long
Before the last one ?
And tell me how long
Before the right one ?

The story is old - I KNOW
But it goes on
The story is old - I KNOW
But it goes on

Oh, GOES ON
And on
Oh, goes on
And on"
|| Rom # 09:09

Alexandre Adler et Regis Debray sont dans un bateau (le journal de France Culture) : qui dit le plus de conneries ?

|| Rom # 08:24

10 septembre 2002


Lundi, Vincent Perrot a battu son record malgré un vent de face qui soufflait à 70 km/h. Les ventes d'ordinateurs personnels aux Etats-Unis restent atones et ne devraient pas se redresser tant que la confiance du consommateur ne sera pas au rendez-vous, a estimé un dirigeant d'Intel. Le rappeur a très peur de visionner sa prestation dans le film dont il est le héros. La Banque centrale européenne (BCE) a retiré mardi 5 milliards d'euros du circuit monétaire par le biais d'une opération de refinancement au taux marginal de 3,27% et au taux moyen pondéré de 3,28%. Matt Damon a déclaré pendant une émission télévisée intitulée Johnny Vaughan Tonight : "La première fois que j'ai fumé un joint, c'était à la maison avec ma mère et mon beau-père. Ils m'ont dit que si je voulais fumer de l'herbe, ils préféraient que je le fasse avec eux." VUP, le pôle édition de VU qui a réalisé un chiffre d'affaires de 4,7 milliards d'euros en 2001, regroupe notamment Larousse, Le Robert, Bordas, Nathan, Colin, Plon, Laffont, Belfond, La Découverte, Fleuve noir, Julliard, Pocket, Omnibus, 10/18 etc. Léandro, un jeune brésilien ne maîtrisant pas encore la langue de Molière, a passé le cap du stress et a chanté avec beaucoup d'émotion. "Notre émotion est forte, mais notre résolution l'est encore plus", a dit Laura Bush, debout à côté de son mari.

|| Rom # 12:30

C'est vrai que le diable depuis un an, c'est quelqu'un, mais qui ? Un commencement de début de réponse et des idées de faire-part quand on sera plus là (ou las), c'est ici.

|| Rom # 11:06

08 septembre 2002


La pop a Brian Wilson, le hard rock a Ozzy Osbourne. Il est assez douloureux de regarder The Osbournes (même pour un non-fan). Espérons que personne ne songera à nous montrer la vie de Brian.

|| Rom # 23:38

07 septembre 2002


Vous prendrez bien un peu d'archive de juin, n'est-il pas ?
De toute façon, j'ai mal aux yeux et à part vous orienter vers la dernière chronique de Pierre Foglia ou vous donner une liste de slows qui tuent, je n'ai rien d'autre à vous proposer. Quant à Patrick Besson (ou celui qui se fait passer pour lui), ce n'est pas la peine de m'écrire, je ne réponds qu'aux gens bien.

12 mois ferme

Ça y est. Je crois que je suis de nouveau accro. Enfin, cela prouve que je suis encore vivant - option haute - et que je ne suis toujours pas adulte - option (pas si) basse. Je ne sais pas pourquoi je me suis réveillé avec une obsession : me réinscrire aux discothèques de Paris.

Me voilà au guichet « inscriptions » de la médiathèque de mon quartier avec une peur au ventre comme je n’en avais plus connue depuis cet oral du bac de maths où j’avais plus compris de choses en vingt minutes qu’en une année de terminale. Et bien que rien de fâcheux ne puisse arriver (j’ai apporté au moins cinq justificatifs de domicile différents), je me dis que le type assis en face de moi va faire des remarques, poser des questions : « Dites, ça fait un bout de temps que vous n’êtes plus inscrit, comment ça se fait ? Ah là là, vous n’êtes même plus dans nos fichiers, il va falloir que vous remplissiez des formulaires à la mairie et à la préfecture… Pourquoi n’avez-vous pas renouvelé votre inscription en 2001 ? Nous voulons des renseignements, des renseignements… ».

Il ne se passe rien de tout ça. J’apprends qu’il y a des « nouvelles modalités d’inscription » : les justificatifs de domicile que j’ai pris soin de déplier soigneusement sur la table ne servent à rien, il a juste besoin de ma carte d’identité. Une signature ici, une signature là et voilà, c’est parti pour 12 mois. Je suis tellement content de la simplicité de la chose que je dis un « merci bien » qui doit sonner comme de la condescendance alors que c’est juste sincère. Il me répond par un « à votre service » dont je n’arrive pas à saisir le degré. Si ça se trouve, il est sincère lui aussi, il se rend compte qu’il vient de faire un heureux. Si ça se trouve, il me prend pour un débile et il se fout de ma gueule.

En montant l’escalier qui mène au rayon disques, j’éprouve à nouveau ce sentiment que j’avais oublié. A la fois maître du monde et enfant gâté, je peux prendre ce que je veux. J’ai beau vivre dans ce quartier depuis plus de trois ans, personne ne me connaît. Alors qu’est-ce qui m’empêche d’emprunter des albums que je n’écouterais même pas dans mes pires cauchemars ? Qui va m’interdire de ramener chez moi cette double anthologie de Whitesnake avec cette pochette millésimée 1982 ? Et pourquoi pas l’intégrale d’Eddy Mitchell qui se trouve dans toutes les discothèques mais que personne n’emprunte ? Et Dany Brillant ? Il a fait trois albums mais je n’en connais aucun…

Après dix minutes de divagation de ce genre, je tache de reprendre mes esprits même si je me retrouve dans la peau du novice qui débarque. A la sensation de la première fois s’ajoute une chance inédite, cette discothèque ne brillant ni par son avant-gardisme ni par la taille de ses rayons : derrière un comptoir, au bout d’une étagère, un peu caché par une intégrale Herbie Nichols pour Riverside et une anthologie Trojan Records, un coffret gris, presque argenté avec ses simples mots : « The Velvet Underground » et en dessous, en plus petit : « what goes on ». Ici, c’est tout bonnement impossible. Il va falloir que je consulte un spécialiste, les hallucinations étant sans doute le signe annonciateur d’une grande maladie mentale à venir.

Je décide d’oublier ça et de parcourir les rayons. J’attrape Time Peace de Terry Callier parce que je ne connais pas la version originale de Love Theme from Spartacus ; je prends 41 de Swell parce que je l’ai emprunté 324 fois par le passé et que j’adore ce disque ; même si je doute qu’il soit aussi beau que Tiger Milk, je saute sur The Boy with the Arab Strap parce que qu’on m’en a dit le plus grand bien ; j’évite Arc Weld de Neil Young (trop dur pour une première fois) ; au rayon « chanson française », à la lettre S, j’aperçois Albion de William Sheller qui possède le même statut que l’album de Swell mais je fini par jeter mon dévolu sur Les Machines absurdes, plus récent.

Pendant ce court périple, je jette un coup d’œil de temps en temps vers l’étagère. Le coffret du Velvet y trône toujours. Je finis par me diriger vers la dame occupée à tapoter sur son ordinateur et je lui demande si je peux emprunter « le coffret gris qui se trouve au bout de l’étagère » - je n’ose pas prononcer le nom de groupe, on en a déjà enfermé pour moins que ça. Je suis à la Société protectrice des albums abandonnés (la fameuse SPAA), il y a une éternité que ledit coffret n’a pas trouvé preneur, ce qui explique peut-être sa mine réjouie lorsqu’elle me le tend. Pour un peu, si elle forçait son obligation de réserve, elle me dirait, les yeux brillants et des tremolos dans la voix : « Je ne vous connais pas mais je sens qu’avec vous, il sera bien traité. Vous allez écouté les trois CD en entier, dites ? Et le livret, il est tout en anglais mais vous allez le lire quand même, hein ? ».

J’ai un peu moins de chance au rayon « littérature française » : il existe en effet d’autres livres de Jean-Charles Massera mais pas ici. Il faudrait que je change de rive. Même topo en ce qui concerne Pascal Garnier, Patrick Mosconi et Joseph Périgot. Considérant que c’est tout de même une journée qui commence bien, je redescend et me dirige vers le guichet « prêt ».

La jolie jeune femme aux yeux bleus (avec une barrette qui retient sa frange si vous voulez tout savoir) qui enregistre mes emprunts a l’air d’accord avec mes choix sauf avec le volume n°2 de Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard que j’ai attrapé sur une table, pas très loin, pour me consoler de ne pas avoir trouver les livres que je cherchais. J’ai bien envie de la rassurer : bien sûr que je ne vais pas aller m’enfermer chez moi tout l’après-midi avec les objets rectangulaires et carrés qu’elle pousse vers moi après le « bip » réglementaire ; avec le soleil qui brille, là, dehors, derrière les baies vitrées, sûr que je vais aller m’asseoir dans le parc à côté, pas loin ; d’ailleurs, elle pourrait peut-être faire le tour, passer de mon côté et venir avec moi puisqu’il n’y a plus personne dans ce hall de médiathèque…

Il y a juste un couple de retraités qui piaffent derrière moi parce qu’il ne savent pas comment marche l’ordinateur et ils sont bien décidés à me casser mon plan en venant la déranger, elle, alors qu’au dessus, il n’y pas marqué « renseignements », il n’y pas marqué non plus « les lourdauds, c’est ici » ou « les chiants par groupe de deux, je vous attends », NON ! Il est juste écrit « prêt », c’est quand même pas compliqué ! A la limite, j’admet qu’on puisse l’interpréter comme « le premier qui emprunte le coffret du Velvet Underground a le droit de sortir avec moi », mais pas plus.

Une fois dehors, je suis épuisé, j’ai la tête qui tourne ; sans savoir si cela tient à l’overdose de CD que je viens de provoquer ou à cette tentative avortée de débauche du service public avec des yeux bleus et une barrette pour retenir sa frange. Toujours est-il que j’en ai pris pour 12 mois ferme et que je ne sais pas si je pourrai tenir le coup.

|| Rom # 23:45

06 septembre 2002


Le magazine Voici raconte dans l'édition de cette semaine que Thomas a rencontré un certain Cédric à un dîner il y a un mois. Poussée par sa mère, Lauren Bush, nièce du président américain George W. Bush, a refusé de défiler jeudi soir à la semaine de la mode de Barcelone, parce que le thème de la présentation était le monde arabe. Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar marie jeudi soir sa fille Ana tout près de Madrid, dans le solennel monastère de l'Escorial, en présence d'invités de prestige, dont les rois d'Espagne et des dirigeants étrangers amis tels que Tony Blair et Silvio Berlusconi. Homme du KGB resté fidèle à ses idéaux, Vladimir Poutine est aussi un mari sévère et un père tendre, d'après de rares confidences faites par son épouse Lioudmila dans une biographie du président russe mise en vente jeudi. La chanteuse Céline Dion aura son étoile de bronze, à Montréal, sur la Promenade des Célébrités au Forum Pepsi. Les fourmis dans les doigts provoquent des sensations désagréables. Les ministres de la justice des deux pays doivent se rencontrer le 11 septembre prochain pour discuter des exilés italiens en France. George W. Bush a promis à Jacques Chirac, Vladimir Poutine et Jiang Zemin, de poursuivre ces consultations en envoyant prochainement dans leurs capitales des responsables américains.

|| Rom # 23:24

05 septembre 2002


Deep emotions

Wouah... Ecouter le Bad Ambassador de la Divine Comedy
Le soleil arrosant mes doigts sur le clavier :

I wanna play with the big boys
I wanna ride with the tough guys on a Japanese motorbike
I wanna hold your hand
Hey, what's your favourite band?
I wanna look like they looked
I wanna shake like they shook, I wanna take what they took
I wanna get you high
Don't ask me why
It's just something I've got to do
I'll try to make it up to you

|| Rom # 11:58

04 septembre 2002


Unfinished sympathy

I know that i've been mad in love before
And how it could be with you
Really hurt me baby, really hurt me baby
How can have a day without a night
You're the book that i have opened
And now i've got to know much more

The curiousness of your potential kiss
Has got my mind and body aching
Really hurt me baby, really hurt me baby
How can you have a day without a night
You're the book that i have opened
And now i've got to know much more

Like a soul without a mind
In a body without a heart
I'm missing every part


|| Rom # 00:40

03 septembre 2002


Guy Debord et Gérard Lebovici à Editorial Castellote


[Éditions Champ Libre, Correspondance. Volume I Éditions Champ Libre, Paris, octobre 1978]

Le 5 janvier 1978

CASTELLOTE !

Il faut vraiment que tu sois une bonne ordure pour oser nous répondre quelque chose d’aussi stupide que ta lettre du 5 décembre, après les justes reproches que nous t’avons faits.

Si c’est pour la première fois dans ta « longue carrière professionnelle » que ce malheur t’arrive, il faut bien que cette « longue carrière professionnelle » se soit déroulée sous le franquisme. C’est fini. On ne cherche pas à savoir si tu es plus menteur que ton traducteur, ou l’inverse : ce n’est certainement pas par hasard que vous travaillez ensemble.

Les contradictions de ta lettre — que nous publierons — suffiraient à te juger, même aux yeux d’un enfant élevé sous le franquisme.

Tu savais bien, ordure, que des Argentins avaient traduit La Société du Spectacle, puisque c’était mentionné dans le tirage de 1974 à Champ Libre, et que ton contrat avec Champ Libre date du 5 juillet 1976. Ces Argentins étaient éditeurs-pirates, sans se prévaloir, comme toi, d’un droit exclusif qu’ils n’avaient pas ; tu n’es donc pas mieux qu’eux, mais pire, puisque tu n’as pas fait une traduction plus exacte que la leur : une troisième traduction meilleure fera autorité en Espagne.

Et parce que tu savais que d’autres pirates avaient publié ce livre, et parce qu’en même temps tu l’ignorais, tu prétends donc que tu étais affranchi de l’obligation « légaliste et rigoriste » de faire vérifier la traduction par l’auteur.

Fume !

On te renvoie tes deux mille francs. Ta mère.

GUY DEBORD, GÉRARD LEBOVICI

|| Rom # 21:00

Noir et blanc, c'est noir itou

Je m'attendais à une comédie burlesque mais je suis tombé sur une presque-pas comédie - la fin est heureuse in extremis. Mais Les Convoyeurs attendent confirme que Benoît Poelvoorde est un grand acteur. La petite chose en trop dans ce grand petit-film est peut-être la musique (une sorte de guitare bourrée de chorus et de delay). D'ailleurs dans le dernier tiers du film (le plus sombre et pessimiste avant le twist final), le réalisateur a eu le bon goût de la faire disparaître.

|| Rom # 00:13

01 septembre 2002


Noir c'est noir

Hier, avant d'aller rejoindre M. Scrima, je passe au tabac acheter des cigarettes mais surtout un briquet puisque j'ai oublié mes alumettes. A la jolie fille brune et bronzée qui fouille dans la bonbonnière pleine de lighters multicolores et qui me demande de quelle couleur je le veux, je réponds "Oh, peut importe...".
Elle sort un briquet noir (sûrement le seul de tout le lot) et me dis : "Un noir, ça vous va."
Ce n'est pas une interrogation mais une affirmation. Comme si je venais d'essayer un vêtement.

|| Rom # 23:50

"28 septembre 1932

Personne encore n'a défini, dans un langage pouvant être compris de ceux-là mêmes qui n'en ont jamais fait l'expérience, ce qu'est l'ennui. Ce que certains appellent l'ennui n'est que de la lassitude; ou bien ce n'est qu'une sorte de malaise; ou bien encore, il s'agit de fatigue. Mais l'ennui, s'il participe en effet de la fatigue, du malaise et de la lassitude, participe de tout cela comme l'eau participe de l'hydrogène et de l'oxygène dont elle se compose. Elle les inclut, sans toutefois leur être semblable."

Fernando Pessoa, Le Livre de l'intranquilité.

|| Rom # 22:19