Jamais content

17 février 2005

Coup de tête / coup de boule

Ce matin, j'ai failli faire une connerie. Un peu comme l'ancien alcolo qui se dit que juré-craché il peut entrer dans un bar, s'installer au comptoir et demander un café - "euh non, un café-calva, et puis merde UN TRIPLE CALVA !!!", une envie irrésistible m'a poussé jusqu'à la maison de la presse située en bas de chez moi pour aller lire ce que raconte un hebdomadaire culturel dont j'ai depuis longtemps abandonné la lecture (puis l'achat) juste pour voir ce que des gens réputés intègres allaient bien pouvoir raconter sur le grand débat téléchargement légitime / bilan comptable de l'industrie du disque. Personne ne me connaît encore dans le quartier. Pas loin, devant le rectorat de Paris, une poignée de lycéens promet au ministre de la mise à sac de l'Education nationale de lui mettre sa réforme dans le fion : c'est rude certes, mais lorsqu'un autre ministre vient d'être pris la main dans le sac en train de se torcher avec une dépense publique dont il prétendait récemment qu'il fallait se désintoxiquer, on peut les comprendre.

J'arrive donc et me dirige directement vers le rayon 15-35 ans CSP+. Stupeur, pas d'hebdomadaire culturel : soit ils ont mis la clé sous la porte (c'est peu probable), soit ils ont déjà tout vendu (ça m'étonnera toujours un peu). Je m'apprête à quitter la boutique bredouille lorsque je vois mon sauveur, perdu entre deux magazines destinés aux 7-10 ans, qui me fait un clin d'oeil. J'en viendrais presque à croire en une divinité protectrice : je reconnais cette couverture à nulle autre pareille (qui explique sans doute que le commercant l'ait placé un peu vite dans le rayon pré-ados) et ce sous-titre (qui change à chaque numéro) : Le journal de Poupinou et Ratafiole. J'étais sauvé. On venait de tendre à l'ex-alcolo des bonbons au poivre.

Allez, bougez-vous, distribuez des coups de boule dans les prix, Ferraille illustré n°26 vient de paraître !
|| Rom # 11:10

09 février 2005

High and Low

Lorsque j'ai pu l'écouter fin 2004 grâce à un généreux metteur en ligne (si, si, ça se dit), j'en faisais à l'avance l'un de mes albums de 2005. Puis, janvier vint et je me mettai à revenir sur mon engouement : je ne les reconnaissais pas, et puis d'abord quel intérêt de vouloir sonner à tout prix comme n'importe quel groupe de rock ? Ok, il y avait bien quelques morceaux lents comme jadis mais bon, deux-trois trucs un peu ridiculement pink floydiens aussi.

Il y a quelques jours, je lisais en hochant la tête un article de Philippe Garnier. Ouais, il a peut-être raison. En même temps, j'ai acheté hier The Great Destroyer et j'ai du mal à m'en lasser.


|| Rom # 10:44

04 février 2005

Como se dice "tartuffe" en francès ?

- la dépêche
- le dessin


|| Rom # 20:20
How do you say "tartuffe" in French ?

A intervalles réguliers, un nommé Raymond Barre (d'aucuns prétendent qu'il fut Premier ministre de la France dans les années 70) nous fait profiter de sa pensée entre deux hibernations. Sa dernière saillie concerne le délégué général d'un parti d'extrême droite : ce dernier "avait estimé que le dossier des camps de concentration nazis et des chambres à gaz devait relever du libre débat entre historiens". Raymond Barre qui voudrait bien aussi de temps à autre exister médiatiquement nous livre sa pensée (rapporté par Libération) : «Je le connais bien, c'est un collègue, c'est un homme sympathique», a-t-il déclaré, ajoutant : «Il est parfois emporté par un langage outrancier. Mais c'est quelqu'un de bien. Il a des propos, mais cela lui échappe, et dans le fond je ne crois pas qu'il y croit.» Sur France Inter ce matin, avant de rappeler certaines des déclarations de celui que Giscard D'Estaing avait voulu présenter au bon peuple comme "le premier économiste de France" (on ne rit pas), on présente Raymond Barre comme une personne qui a toujours dit ce qu'il pense, sans se soucier du politiquement correct (je cite de mémoire). Il est vrai que depuis 1980, on sait qu'il y a une différence entre les "Israélites visés par un attentat" et les "Français innocents" grâce à ce grand penseur lyonnais.

Une dépêche titrée : "Jacques Chirac monte au créneau pour dénoncer la directive Bolkestein". En s'informant un brin, on verra que cette directive n'est ni plus ni moins qu'une traduction en clair d'un des "quatre modes de fourniture de services" contenus dans le texte de l'AGCS (Accord général sur le commerce des services), qui est l'une des parties de l 'accord instituant l'OMC. Cet accord a été présenté au Parlement français de l'époque par Edouard Balladur (alors Premier ministre) et Alain Juppé (alors ministre des Affaires Etrangères) et voté par une majorité de députés et sénateurs. Il est vrai que l'on ne leur avait pas laissé beaucoup de temps pour en lire les quelques milliers de pages qui le composent. Que celles et ceux qui croyaient avoir un dangereux altermondialiste à la tête de l'Etat se rassurent et lisent la suite de ladite dépêche : "La polémique, qui enfle, menace de polluer désormais le référendum sur la Constitution européenne, prévu en France pour cet été". Une polémique qui enfle et qui menace de polluer, c'est toujours dangereux.

Sinon, il paraît qu'il y a des carences de démocratie interne à la CGT.
Je vous le dis comme je le pense : c'est pas bien.
Oh non.
|| Rom # 09:26