Jamais content

24 mars 2005

Pour un non

Ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir un film de 30 minutes donnant la parole à des pro-européens qui expliquent pourquoi il faut voter "non". Pour voir L'Europe malTRAITEe, c'est ici.
|| Rom # 18:02

22 mars 2005

Pour un oui / pour un non

J'avoue.
Je me suis levé ce matin avec la nausée. Mais ça n'a rien à voir avec les patates-ventrèche-cantal et cette bouteille de pinot noir engloutis hier soir, hein ?! Non, non.
De plus en plus, au fil des jours, je sens bien que je n'agis pas comme il faut : je ne frémis pas au nom de Giscard D'Estaing, je n'ai pas le bâton lorsque je lis "concurrence libre et non faussée" (article III), je me dis qu'un texte qui fait tant plaisir à l'UNICE (le MEDEF européen) n'a pas que du bon... bref, je suis un mauvais français en passe de devenir un mauvais européen. Baaaaaaah, beurk, méchant pas beau !

Si j'en crois le philosophe le comédien engagé Philippe Torreton interrogé hier, j'aurais choisi "la facilité du non" face à "la complexité du oui". J'aurais bien envie de lui dire que la complexité, elle est dans ce texte et qu'il faut d'abord le lire plusieurs fois avant de dire "oui" (fût-ce à Jack Lang). Bien essayé Philippe : si je n'étais pas un minimum renseigné sur les institutions internationales, l'OMC, le fonctionnement de la Commission européenne, etc. j'aurais été touché par ton vibrant plaidoyer.
|| Rom # 08:48

17 mars 2005

On se lève tous pour Daney



Allez, arrêtez d'aller voir des films que vous aurez oubliés dans dix jours - sauf s'il s'agit de Quand la mer monte et que vous n'habitez pas l'Ile-de-France. Sinon, vous allez pouvoir vous rendre au Reflet Médicis où, pour fêter la sortie en DVD d'Itinéraire d'un ciné-fils, a lieu un festival Serge Daney. Du premier film sur lequel il a écrit (dans un fanzine qui dura deux numéros avec son complice Louis Skorecki) jusqu'au dernier qu'il vit en salle, de quoi se plonger dans la grande cinéphilie en ces temps de jugnotïsation forcenée.

Allez, au trot.

PS : en cadeau-bonus, une conversation Daney / J-L.G sur Ubu et une bio du ciné-fils chez P.O.L.
|| Rom # 21:30

15 mars 2005

Quand on aime, on ne compte pas

"Les partisans du oui font valoir à juste titre que la référence au principe de la «concurrence libre» était présente dès le traité de Rome de mars 1957 et que le projet de TCE n’innove pas en la matière. Il reprend également (article III-425) le principe constant selon lequel le traité, ou en l’occurrence «ne préjuge en rien le régime de la propriété dans les États membres». Cependant l’exégèse des textes ne suffit pas à rende compte des pratiques réelles. Il faut d’abord examiner l’histoire de la jurisprudence. On en retient souvent deux arrêts fameux de la Cour de Justice de Luxembourg : arrêt Corbeau en 1993, arrêt Commune d’Almelo en 1994. Ils introduisaient une notion de cohésion économique et sociale et justifiaient des entorses au principe de concurrence. Il n’en reste pas moins que la pratique juridique a été dominée par une «incontestable suspicion à l’égard des structures de statut public». Pour ne prendre qu’un exemple, EDF a été condamnée par la Cour de justice pour la garantie qu’elle avait obtenue de l’Etat pour certains de ses emprunts.
Tout se passe en réalité comme si les potentialités libérales du traité de Rome avaient été laissées en veilleuse jusqu’au tournant que marque l’Acte unique de 1986. La réalisation du Grand Marché passe alors par l’enclenchement d’un vaste processus de libéralisation des services publics. Il commence au Royaume-Uni avec l’arrivée au pouvoir de Mme Thatcher en 1979 : la part du secteur public y passe de 9 % du PIB en 1979 à 2 % en 1997. La France prend le relais à partir de 1986, puis le mouvement, un temps freiné par le krach d’octobre 1987, reprend au début des années quatre-vingt-dix, s’étendant à l’ensemble de l’Europe. On estime à environ 160 milliards de dollars le montant des privatisations européennes entre 1985 et 1995, dont 80 milliards au Royaume-Uni, 28 en France et 14 en Italie. Dans le cas français, l’évaluation des vagues successives de privatisations donne 10 milliards d’euros pour Chirac (1986-1988) ; 16 milliards pour Balladur (1993-1995) ; 9 milliards pour Juppé (1995-1997) et 31 milliards pour Jospin (1997-2002). Les institutions européennes ont joué un rôle moteur dans ce processus par l’édiction de livres blancs ou verts débouchant sur des directives qui concernent les secteurs les plus variés : poste, télécommunications, transports (aériens, maritimes, routiers et ferroviaires), électricité."

(extrait de Les services publics au risque de l'eurolibéralisme par Michel Husson ; format PDF)
|| Rom # 16:11

14 mars 2005

Vieille flaque

"Pourtant, populiste, Jugnot (l'acteur, le réalisateur) l'est, par tous les pores, et sans plus aucun humour. Il faut le lire, dans Télérama, ne pas se moucher avec le coude en balançant une énormité de taille : «Boudu sauvé des eaux est un Renoir mineur» (raison : parce qu'initié par Michel Simon). Ce qui en dit long sur son imaginaire cinéphile : un film est majeur dès lors que son cinéaste en porte le projet de A à Z, étrange effet pervers de la sacro-sainte politique des auteurs. La question de la mise en scène, bizarrement, est absente de son argument. Mais comme elle est aussi la grande absente de son remake, il faudra y voir une cohérence supplémentaire."

(Philippe Azoury, Libération)


"On objectera que Jugnot en un film fait plus d’entrées que tous les straub-films réunis, ce qui est vrai. Mais il n’a pas d’Idée du peuple pour autant. Tout au plus une Idée de la maison. Non, chez Jugnot (Une Epoque formidable, Monsieur Batignolles, Les Choristes, etc.) transpire plutôt une idée que l’on se fait du peuple (qui ça "on" ? -l’époque), et qui se plaque sur son visage, sa bonne bouille, ses bonnes joues. Bon petit peuple de France, qui s’agite et soupire et lève les bras quand tout va mal, Jugnot l’incarne, en reçoit l’image, en capte la fréquence. Il n’a rien demandé, rien fait pour ça, ça lui colle à la peau."

(Jean-Philippe Tessé, Chronicart)

"(...) Restent donc les fameux personnages dont les media nous rebattent les oreilles, forgés par ces troupes d'acteurs venus du café-théâtre et qui savent créer un ensemble de types tellement vrais - microcosme de la société française - qu'il n'y a plus qu'à les placer dans les situations qui font la vie quotidienne de l'hexagone pour qu'ils déclenchent l'hilarité du spectateur qui se reconnaît au passage, mais qui se trouve en comparaison nettement valorisé. Le cadre est bien sûr un arriviste en train d'arriver, à qui tout est dû puisqu'il paie, le célibataire, un obsédé de la drague éternellement éconduit, les commercants locaux sont des voleurs, les sportifs sont de parfaits idiots, le médecin fait le joli coeur aurprès des écloppées, les paysans sont des bêtes et les femmes, eh bien devinez, elles sont hyst..., emm..., et mal b... (...)"

(Note sur Les Bronzés font du ski, Claudine Massard, Les Cahiers du Cinéma n°307, janvier 1980)


|| Rom # 15:26

12 mars 2005

Aller au charbon

Sur les bons conseils de M. Dumez (via son "vide-gre of the week"), nous sommes retournés à la succursale Emmaüs de Neuilly Plaisance : rien de bien neuf depuis la première fois où nous y sommes allés - sauf une section "appareils photos" où on peut un peu marchander. Et puis la friperie/bouquinerie que nous avons gardée pour la fin : j'essaye un caban bleu marine mais il est trop petit. Nous allons à l'étage au dessus et en un coup d'oeil, je sais que je ne bougerai pas de là :

Des rayonnages des revues qui, entre dix Antirouille et vingt-huit Ulysse, contiennent une quarantaine de Cahiers du Cinéma période Daney/Toubiana. Je prends tous les exemplaires qui vont de 1979 à janvier 85 (bon, OK, aussi l'exemplaire d'avril 85 avec Jean Poiret / Lavardin en couverture). A 1 euro pièce au lieu de 8-10 euros chez les plus honnêtes des commerçants parisiens, ça bouscule ma normalité. Alors, je les classe, les compte et reste à côté en attendant que nous quittions les lieux. L'endroit est désert mais on ne sait jamais : si quelqu'un entrait et voulait les embarquer, est-ce que le caissier bénévole lèverait le petit doigt pour signaler à l'opportun qu'ils ont déjà trouvé preneur ? Lequel ne nous fera pas l'ombre d'une petite réduc' malgré l'espace que je viens de libérer. Je m'en fous, je viens de mettre la main sur une mine d'or.
|| Rom # 23:56

11 mars 2005

Poulou a cent ans

Dans le supplément publié aujourd'hui par Libération, on s'aperçoit assez vite qu'au gré des photos qui s'étalent sur presque soixante années, Jean-Paul Sartre va physiquement à l'envers : à 15 ans, il est un vieux sans rides ; à 34 ans sur le fameux cliché à la pipe de Gisele Freund, c'est un adulte déguisé en ado (à moins que ce ne soit le contraire)... et ainsi de suite jusqu'à cette photo de 1979 où escorté de Raymond Aron et d'André Glucksmann sur le perron de l'Elysée, il est un vieux bébé.
|| Rom # 14:38

08 mars 2005

Soyons sport

"Ces vingt dernières années, la place des multinationales sponsors est devenue envahissante. Ces sponsors, d'ailleurs imposés, sont très loin du commerce équitable et des valeurs sportives : malbouffe, vêtements fabriqués dans des pays aux salaires minables... Il suffit de lire la liste des premiers parrains de la candidature de Paris : un marchand d'armes, un exploitant de centrales nucléaires, un distributeur d'eau au passé sulfureux... Que des bienfaiteurs de l'humanité !"

(Des JO à Paris ? Non, merci..., par Charlotte Nenner, Sylvain Garel et Bernard Maris)


"Alain Juppé a simplement oublié qu'il a été condamné pour une affaire d'emplois fictifs à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. Plus que sa faute, qu'il ne faut pas exagérer, c'est l'incroyable naïveté politique qui frappe dans sa démarche. S'il avait lu un ou deux articles du New York Times ou du Devoir sur les "affaires" qui pourrissent la vie politique française, peut-être aurait-il pensé à deux fois avant de poser sa candidature à une université nord-américaine."

(Pathétique M. Juppé, par Christian Rioux)


"And then it gets really weird. The state responsible for enforcing the rules – health and safety laws for example – will be the one in which the company is based, not the one in which it is working.(3) If, for example, a Lithuanian construction company is forcing workers in the UK to use dodgy scaffolding, our own Health and Safety Executive won’t be able to do a damn thing about it. Instead, the Lithuanian equivalent must send its inspectors over here, and, without local knowledge, hampered by any number of translation problems, seek to defend the lives of British workers."

(The Real Straight Banana, by George Monbiot)


"Après le point sur la situation d’Hervé Gaymard et un « Retour sur les moments forts de l’affaire Gaymard », vient le moment de l’interview. Nous n’avons retenu que les questions posées par Claire Chazal : leurs énoncés mettent en évidence comment elle tend à Hervé Gaymard toutes les perches nécessaires à une opération de communication."

(Gaymard : Narcy (TF1) le prépare, Chazal (TF1) le reçoit ; ACRIMED)
|| Rom # 15:48

07 mars 2005

...

C'est la pause.
|| Rom # 11:35