Jamais content

22 avril 2005

Turlututu chapeau retraite

Le peuple ignare continuant via les sondages presque quotidiens à ne pas vouloir d'une Constitution européenne dont il n'aurait pas rêvé dans ses pires cauchemars, on essaie de le distraire comme on peut (ou de lui faire peur ce qui est pareil). "On", ce n'est pas seulement la droite (ce serait si simple) ; il ne vous aura pas échappé que la gauche s'y est collée également et que le meilleur à ce jeu-là c'est François Hollande et sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise . On aurait aimé voir ces messieurs se bouger un peu plus auparavant, n'est-il pas ? Ah oui, avant ça ne comptait pas, c'était un "camarade" (Pascal Lamy) qui était commissaire européen au Commerce. Bon, d'accord, il a approuvé le projet de directive du Hollandais volant mais il avait pas fait attention, il jouait aux cartes avec Barnier.

A propos de cette histoire d'indemnités (2514 années de SMIC selon Libération) d'un ancien PDG qui a mal fait son boulot mais qui aura droit a une "bonne" retraite, on pourrait penser qu'un parti dit "de gauche" et se réclamant encore de Jean Jaurès allait se poser deux minutes et réfléchir. "Merde les gars, on est cuits là. On peut pas mentir à notre électorat sur cette histoire de Constitution et dans le même temps s'indigner d'un parachute doré pour un type dont les employés n'avaient même pas droit à des tickets-repas. On est socialistes, hein ?"

Résultat des courses :

- François Hollande réclame une loi pour interdire les retraites-chapeaux ;
- "Il n'y aura pas de second tour" le 29 mai, prévient François Hollande trois ans après le 21 avril 2002 ;
- Lionel Jospin est "le mieux placé" pour défendre la Constitution européenne, juge François Hollande ;

Vous prendrez bien un petit coup de Jack Lang avant de partir :
- "Il faut s'interroger avant de faire un référendum", selon Jack Lang

Post scriptum : vous n'y comprenez rien ? Moi non plus.


|| Rom # 13:54

20 avril 2005

Plaisirs honteux
3) Mauvais films

Ne vous méprenez pas. Il ne s'agit pas de se délecter de nanards signés Max Pécas (destinés à renflouer les dettes de jeu de Darry Cowl ou les pensions alimentaires des épouses successives de Jean Lefèbvre et autres Michel Galabru) ou d'improbables séries Z estampillées Troma. Ceux-ci appartiennent à des sous-genres et il n'y a donc pas de plaisir honteux là-dedans. Non, je veux parler de deux catégories de mauvais films qu'on nous présente souvent sur le petit écran.

La première catégorie, c'est le blockbuster dont les idées réac' ou le manque d'idées tout court sont masqués par une promo éléphantesque ou un gimmick technique. Où se vérifie l'adage "plus c'est gros, mieux ça passe".

Recommandés :
Forrest Gump : "Pour réussir dans la vie, il faut aimer son pays et ne pas se rebeller comme le font ces imbéciles de Noirs terroristes et ces connasses de féministes. Plein de scènes avec images de synthèse, quelques répliques à la con et ça passe comme une lettre à la poste." Sûrement le meilleur dans sa catégorie.
Peur sur la ville : Belmondo en digne héritier de Gabin ou la force du peuple contre les gauchistes intellos et tout ce qui fout le camp dans la France de Pompidou-Giscard.
- Euh, attends, ça va se voir ?
- T'inquiètes, il fait les cascades lui-même.
A ne pas visionner à la suite du Professionnel (option "tous pourris même les étrangers") sans avis médical.


La seconde catégorie ferait presque pitié : pour faire simple, beaucoup de bonnes intentions mais, on ne sait pourquoi, un caprice de la production, un réalisateur un peu bête et c'est râté.

Recommandé :
- La Jeune Fille à la perle de Peter Webber. Ce n'est pas que ce soit trop esthétisant (encore que...) mais le montage a été confié à un aveugle. Un ratage assez étonnant.

Même honteux, le visionnage de tels films reste pour moi un plaisir que je m'explique pas.

PS : puisqu'il faut passer la main, voici les 3 volontaires désignés d'office :
- Pierre Maurel, employé du moi qui a récemment repris du service ;
- Julien de Pas Longtemps (je suis curieux de connaître 3 plaisirs honteux d'un Français aux USA)
- Et Torpedo (qui n'allait pas s'en tirer comme ça).
|| Rom # 16:08

19 avril 2005

Union pour un mouvement des pédalos

Pendant que M. Torpedo met la dernière touche de couleur à sa nouvelle maquette de blog (avant d'y glisser, je n'en doute pas, quelques publicités pour diverses banques et assurances), la France qui gagne avance à grands pas. J'en veux pour preuve l'apparition depuis quelque temps sur l'internet de sites qui fleurent bon le néo-gaullisme :

- le bien nommé Radical Chic ;
- le carnet internet de Jacques Chirac ;
- UMP en avant toute (tout un programme)
- sans oublier le précurseur de la vista raffarinienne : Brave Patrie
|| Rom # 19:18

17 avril 2005

Plaisirs honteux
2) Calembours capillotractés
Mon deuxième plaisir honteux, un peu plus atemporel que le visionnage d'un grand leader avouant qu'il ne comprend pas "ses" jeunes et réduisant la différence fondamentale sur le plan juridique entre les notions de "services publics" et de "services d'intérêt général" à une (je cite) "erreur des traducteurs" ne sont pas les phrases de trois kilomètres (quoique) mais ces histoires inventées qui n'ont d'autre but que de se terminer sur un jeu de mots vain, un calembour grossièrement mauvais.

Pour mémoire, mon enfance reste marquée par "Le père y colle au zoo ce porc Jerzy" de Gotlib et "A bas l'échevau, vive les Curie !" de Pierre Desproges (sans oublier du même auteur "Quand le chat bout, le mérou pète").

On raconte ainsi que lorsque Jean Genet était petit (et contrairement à une pseudo-biographie qui voudrait nous faire accroire qu'il fut abandonné par sa mère), il était affligé d'une timidité maladive qui chagrinait un peu ses parents. Son meilleur ami Richard (surnommé Rick) était un garçon téméraire et grande gueule. Il avait pris le petit Jean sous son aile et les deux garçons étaient donc inséparables. Alors que Jean vêtu de façon quelconque passait inaperçu aux yeux de tous, Richard était le dandy du duo, toujours bien habillé et surtout bien coiffé, avec non pas une mais plusieurs raies dans ses cheveux gominés. Il était donc légitime que les gens, lorsqu'ils apercevaient ledit Richard sans son ami, s'exclament : "C'est l'ami du petit des Genet, l'ami Rick aux raies !"


Voilà, voilà.
|| Rom # 17:46

15 avril 2005

Plaisirs honteux :
1) Ma soirée au poste / Les trois ténors


L'ami Chez me demande de décrire 3 plaisirs honteux. Je vais commencer par le plus récent : celui de voir Jacques Chirac défendre le TCE devant 83 jeunes panelisés (et un peu panés aussi) et 4 présentateurs du secteur privé. Pour vous prouver que je suis bien resté devant mon poste durant toute l'émission (déjà un plaisir masochiste en soi), première partie du visionnage avec un peu de plaisir et beaucoup de honte

Il y a d'abord un PPDA à l'aise et on le comprend : contrairement à tous les autres intervenants de la soirée, il est dans son rôle habituel et ne passe pas un oral devant une foule qui pointera jusqu'à 9 millions en début de soirée - avant qu'un ennui profond ne s'installe. Evacuons tout de suite la question des 3 autres ténors du petit écran qui ont visiblement trop forcé sur les excitants et qui tels des candidats à un oral de rattrapage essayent d'imprimer leur marque de façon maladroite.

- Fogiel surjoue son propre rôle, tente d'interrompre Chirac pour donner le change et met mal à l'aise plusieurs jeunes qui n'en n'ont pas besoin ("Et c'est quoi ta question ?"), du coup PPDA le renvoie plusieurs fois gentiment dans ses cordes. Il passera le reste de la soirée hors-champ (croit-il) à triturer le col de sa chemise blanche en ruminant tout ce qu'il aurait dû faire. Pas brillant. Revenez-nous voir l'année prochaine.

- Delarue n'est pas loin de ce même désastre. Dès le début, il manque quelque chose. Peut-être le générique-avec-les-tam-tams et la voix off : "Ce soir dans Ca se discute, où en sont les relations entre les jeunes et le troisième âge. Avec un vieux président de la République qui ne comprend pas les questions que lui posent des jeunes qui ne savent pas s'exprimer". Delarue sentant bien sa relative inutilité a un tic : à chaque fois qu'un jeune pose sa question / fait sa remarque, il lui demande : "Vous allez voter oui ou non ?". Les jeunes lui répondent à chaque fois (je vous dis qu'ils ont été panés) si bien qu'au bout d'un moment, Chirac lui-même fait remarquer que cette décision appartient à chacun. Mieux que Fogiel mais à peine passable. Candidat suivant.

- Emmanuel Chain est le redoublant de la bande et vu sa précédente prestation de VRP sous coke, on pouvait s'attendre au pire. On était loin du compte. Le dernier jeune intervenant vient de poser une question d'une voix tremblante qui commence par "Monsieur le Président, je suis homosexuel..." et qui relate ses interrogations sur l'adoption par les couples homosexuels et l'éventuelle recension de ce genre de question par le TCE. Après que Chirac un peu sourdingue lui a fait répéter "homosexuel" comme s'il s'agissait d'un métier rare ("Vous êtes... ?") et répondu que ces questions restent du domaine national, Chain s'installe à son pupitre et pense qu'il est temps de détendre un peu l'atmosphère (attention, c'est du lourd) : "Monsieur le président, bonsoir. Alors, on a noté que l'article du traîté consacré au couple porte le numéro 69 et...". Je vérifie que je n'ai pas changé de chaîne. Non, ce n'est pas une redif' d'une spéciale Michel Leeb sur TV5. Un murmure gêné parcourt le panel. J'ai oublié la réponse exacte de Chirac mais traduit en bon français, ça donne quelque chose comme : "Alors toi, si tu crois que je ne suis pas assez dans la merde comme ça..." Chain vient surtout de griller le peu de crédibilité qu'il pouvait encore lui rester.
|| Rom # 12:07

11 avril 2005

Au début ça surprend, après aussi (Broken radio #1)

Face à la grogne de son petit personnel, Jean-Paul Cluzel (pdg de Radio-France) a trouvé des arguments de choc : "J’essaie de faire ici ce qu’ont fait Cyril Spinetta à Air France, Louis Gallois à la SNCF et Bailly à la Poste"..."Le blocage des antennes est archaïque, est-ce que je vois ça à TF1 ?... C’est une plaie du service public. Au moment où on enterre le pape, on en pense ce que l’on veut, vous pensez que le fait de bloquer l’antenne aide le service public ?". On aura entendu ce discours deux fois dans la même journée de samedi (et non, ce n'était pas une rediffusion).

Pour mémoire, le "petit personnel" (assistants de production, pompiers, infirmières... qui ont été rejoints depuis peu par les personnels de surveillance, du service courrier et du standard) voudrait obtenir la même augmentation que celle octroyée aux journalistes de Radio France après leur grève de l'an dernier. Ceux-là avaient eu la bonne idée de communiquer sur internet (Silence radio est toujours en ligne) alors que ceux-ci sont "archaïques" au point d'avoir oublié ce média (on ne les aura entendus qu'à la faveur d'un "Cartier libre" diffusé le 6 avril). En attendant que Jean-Paul Cluzel soit nommé ministre de la Communication par le Premier ministre de Nicolas Sarkozy, entendra-t-on les grévistes ?

A lire : La grève des inaudibles face à un Président sourd (Acrimed)
|| Rom # 23:30

06 avril 2005

Au loup

"It’s about as close to consensus as the left is ever likely to come. Everyone this side of Atilla the Hun and The Wall Street Journal agrees that Paul Wolfowitz’s appointment as president of the World Bank is a catastrophe. Except me.

Under Wolfowitz, my fellow progressives lament, the World Bank will work for America. If only someone else were chosen it would work for the world’s poor. Joseph Stiglitz, the Bank’s renegade former chief economist, champions Ernesto Zedillo, the former president of Mexico.(1) A leading article in the Guardian suggested Colin Powell or, had he been allowed to stand, Bono.(2) But what all this hand-wringing and wishful thinking reveals is a profound misconception about the role and purpose of the body Wolfowitz will run."

(extrait de I'm With Wolfowitz, George Monbiot)

"A court terme, le succès du non en France serait interprété comme un grave coup d’arrêt à la construction libérale. Les plus prompts à réagir seraient les milieux financiers rendus inquiets par un tel climat d’incertitude. La montée de l’euro serait freinée voire inversée, ce qui ne serait d’ailleurs pas un mal pour la compétitivité des exportations européennes. La Banque centrale européenne serait fortement tentée d’élever ses taux d’intérêt. Au total, l’impact immédiat serait négligeable, surtout si le non l’emportait dans plusieurs pays."

(extrait de Les conséquences économiques d’une victoire du « non » - Réponse de Michel Husson à l’AFP ; format PDF)
|| Rom # 22:50

01 avril 2005

Blagues de Q.

Perdu d'avance et les productions OTK présentent C'est ce qu'elles disent toutes, le blog de Quentin R.
|| Rom # 17:06
Questions d'accumulation

Passage de témoin de Discobabel pour un Je me souviens livresque - ce qui tombe bien puisque préparant un concours estival (de catégorie A, oui mesdames-messieurs), je m'évertue à trouver des livres sur le droit et l'économie qui soient le moins rébarbatif possible. Il y a du boulot.

1. Combien lisez-vous de livres par an ?

En principe, quand on aime, on ne compte pas. Bon d'accord, je veux bien faire un effort.... Disons entre 40 et 50.

2. Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ?

Acheté pour moi : Cheap Hotels de Daisann McLane (Taschen) en soldes (logique) ; achetés pour ma chérie : Hitchcock/Truffaut édition définitive (NRF/Gallimard) et Rêves d'animaux de Nina Bluchert Wisnia (éditions du Rouergue).

3. Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Hier soir, dans le métro, j'ai essayé de relire Pas de pitié pour les gueux - Sur les théories économiques du chômage de Laurent Cordonnier (Raisons d'agir). C'est dommage : les intentions y sont mais c'est un peu lourd.

4. Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés.

Encore
, Anna Rozen (Naïve) : comment, via une chanson de Stevie Wonder, remonter le fil de sa jeunesse, de ses errements, de ses amours... Acheté récemment, lu deux fois déjà. Comme un 45 tours qu'on veut encore écouter.

Persévérance
, Serge Daney (P.O.L) : Ce pourrait être également les deux tomes de son Ciné-journal (étonnante capacité à faire partager engouements et détestations) ou La Rampe (plongée dans les années Cahiers les plus extrêmes) mais Persévérance, c'est l'urgence de se raconter tout en racontant les films qui nous /l'ont regardé. Un grand livre sur le cinéma ; en attendant la sortie en DVD d'Itinéraire d'un ciné-fils.

Mémoires d'un commercial
, Morvandiau (Les Requins Marteaux) : Allez, monsieur, 'faut pas rester là, on ferme ; des gens en blanc vont venir s'occuper de vous. Si les symptômes persistent, se procurer d'urgence Le Cid version 6.0 commis avec la complicité de Monsieur Vandermeulen et édité par Rackham.

Un dernier jardin
, Derek Jarman (Thames & Hudson) : on ne regarde plus les jardins et les fleurs de la même façon après s'y être plongé. Un testament d'artiste et l'envie d'aller voir ce cottage au bout de la terre des Angles.

United Emmerdements of New Order
, Jean-Charles Masséra (P.O.L.) : je lui dois des crises de rire dans les transports en commun : à ma grande surprise, j'ai, dans ce contexte, convaincu deux personnes de l'acheter. Se procurer également France guide de l'utilisateur.

J'aurais bien voulu conseiller également la lecture d'Autobiographie d'un menteur vol.VII de Graham Chapman (le plus grand et le plus imbibé des Monty Python) édité en 1993 par Anatolia. Mais encore faudrait-il que je remette la main dessus. Sinon Aimer, s'aimer, nous aimer de Bernard Stiegler (Galilée) ; Comment rater complètement sa vie en onze leçons de Dominique Noguez (Rivages poche) ; Sur le rock de François Gorin (Lieu commun), Le Perche à l'aube du troisième millénaire de Vincent Malone (Tagaro) et L'anthropologie n'est pas un sport dangereux de Nigel Barley (Petite bibliothèque Payot). Mais j'en oublie sûrement.

5. A qui allez-vous passer le relais ? Et pourquoi ?

A Winston Smith (parce qu'il a sûrement plein de bonnes idées) ; à GF (parce que je doute qu'il y réponde, eu égard à sa mysanthropie), à Archi Cheap (parce qu'au fond je ne connais pas bien ses goûts en la matière) et à mon ami Chez (parce que je suis sûr que lui y répondra). Sinon à Chryde pour l'obliger l'encourager à poursuivre son nouveau blog...
|| Rom # 08:08