Jamais content

28 décembre 2004

Un dernier pour l'année



John Fahey : The Great Santa Barbara Oil Slick (Water / Revenant)
Quatorze titres enregistrés en public à San Francisco en 1968 plus trois autres titres probablement enregistrés dans des conditions similaires un an plus tard. Notes de Glen Jones, le tout dans une splendide pochette en carton noir. De l'influence de Fahey sur une partie de l'oeuvre de Jim O'Rourke (e.g. Bad Timing). Acheté hier par hasard et ne figurant donc pas ici - tout comme We Fight Til Death de Windsor For The Derby (les seuls où l'influence 80's ne soient pas une marotte commerciale mais un souvenir pregnant) dont on avait oublié qu'il n'était sorti qu'en 2004.


|| Rom # 15:01
Les altermondialistes et le traité constitutionnel européen
Par Raoul Marc Jennar, chercheur militant et signataire de l’Appel des 200.

« Je suis altermondialiste et je soutiens la constitution européenne », m’écrivait, il y a peu, une ancienne députée européenne du groupe des Verts. Quelques socialistes qui s’étaient montrés à Porto Alegre ou dans les forums sociaux européens m’ont dit la même chose.

De qui se moquent-ils ? La contradiction est totale entre les objectifs des altermondialistes et les contraintes du traité constitutionnel européen.

(Lire la suite dans L'Humanité)


|| Rom # 14:55

22 décembre 2004

La grosse voix contre le piratage sur internet

Avant de faire le zouave pas drôle sur une chaîne de télévision qui appartient à Vivendi Universal, tu as fait le pitre de belle manière avec Edouard Baer sur Radio Nova (de bon matin puis en soirée) puis fait le zozo avec un dénommé Jean Croc (immense collectionneur de disques) sur cette même radio, régalant l'auditeur de perles lounge et de bijoux d'outsider music. Disc jockey de talent, tu as même sorti un disque sous l'entité Grand Popo Football Club.

Dans le cadre de mon ancien travail, j'avais été amené un jour à t'accueillir (au sens propre, j'étais chargé de l'accueil) et d'être un peu déçu : la réunion portait sur la rédaction d'un journal gratuit en soutien à la cause zapatiste mais le manteau que tu venais d'acheter semblait t'intéresser davantage.

Cher Ariel, tu viens de prêter ta belle voix pour contrer les méchants pirates voleurs de musique que nous avons tous été un jour. Cher Ariel, je suis sûr que toi aussi tu as déjà téléchargé un ou deux titres en peer2peer sur ton ordinateur. Peut-être même, plus jeune, as-tu enregistré des albums entiers sur des cassettes vierges que tu as données ensuite à des ami(e)s. Alors, tu as bien raison : les hommes, c'est pas des mecs bien - parfois.


|| Rom # 14:54

14 décembre 2004

"La vie, la vraie"

Ca devait faire bien dix ans que je n'avais pas mis les pieds dans un hypermarché de la périphérie parisienne... Et il faut vraiment que mon neveu ait mis dans sa liste au Père Noël un truc de derrière les fagots (un jeu de construction à base d'aimants nommé Géomag - Géopanel) que nous n'avons pas pu trouver aux Galeries Lafayette (malgré sa présence dans le catalogue desdites galeries) pour que nous nous retrouvions en plein Centre commercial Bel Est (en fait moche comme tout), armés d'un caddie.

"Armés" n'est pas un terme trop exagéré : je m'aperçois rapidement qu'ici aussi, il y a un "code de la route", des us et coutumes à respecter dans les travées de cette très grande surface : dès qu'un autre caddie est derrière vous, il faut vite bouger, accélérer, libérer le passage, sous peine d'entendre un "PARDON !" venir de derrière nous. C'est la pleine semaine et la circulation est fluide : je n'ose deviner l'ambiance qui doit régner ici un samedi vers 11h00 du matin. Mais, bon, nous sommes venus pour des achats bien précis, on n'est donc pas du genre à se faire avoir....

Il faut dire que la famille Muliez (Les propriétaires, c'est eux) fait bien les choses : "Le projet Auchan est fondé sur la volonté d’entreprendre, la satisfaction du client et la confiance en l’homme."

La volonté d'entreprendre : on les croit sur parole. Le magasin s'étend sur deux étages reliés entre eux par des trottoirs roulants et il doit y avoir une centaine de caisses... Peu après l'entrée du rez-de-chaussée, une dame badgée "visiteur"qui doit sûrement avoir l'esprit d'entreprise tente d'appâter le chaland pour refourguer du foie gras. On a surtout l'impression que ce n'est qu'un tour de chauffe, en prévision d'un week-end où elle pourra enfin briller entre l'oie et le canard.

Pour la satisfaction, Mick Jagger serait bien enmerdé. Ici il y a tout ce dont le consommateur rêve (un système assez pervers de crédit et de banque maison fait d'ailleurs tout pour abolir la distance entre le rêve et son accomplissement) : au hasard, vous cherchez du bon vin et pas du rouge qui tache ? Deux rayons et demi (multipliez par deux un rayon "normal" de supermarché) nous tendent les bras. Du Coteaux-du-Layon et du Pacherenc finissent dans notre caddie. On est venus pour acheter quoi déjà ?

Bon, par contre, la confiance en l'homme, il faudra repasser. Les gens qui poussent leur caddie ont l'air aussi fébrile que s'ils étaient venus là pour travailler - après tout, ce sont nos semblables, peut-être que nous aussi avons l'air d'être venus pour bosser ? Non, quand même pas. Plusieurs fois, j'en vois en train de discuter comme on le fait lorsqu'on croise des connaissances au marché dominical, sauf que là, c'est en plein rayon "lessives & adoucissants". Si ça se trouve, ils sont voisins. De quoi parlent-ils ? Des mérites comparés de ce qu'ils ont acheté... Je pense à Georges et Louis, les vieux garçons de Goosens, et j'imagine Louis (le plus prompt à sauver ses contemporains) les harranguant : "Non mais, vous vous rendez compte, vous ne vivez pas, vous CON-SO-MEZ !!!" Et Georges viendrait lui tirer la manche : "Allez, viens Louis, tu te fais du mal. De toute façon, ils ne t'entendent pas". A dix mètres de moi, dans l'allée centrale, passent François Hadji-Lazaro et son caddie. Il peut faire ses courses tranquille, personne ne le reconnaît. Merde, quand même, le pionnier des maisons de disques indépendantes fait ses courses à Auchan ! Si ça se trouve, il va discuter le bout de gras avec l'un des membres de Bérurier Noir au rayon "Boucherie" (oui, oh ça va...). Dans l'espace dévolu aux fruits et légumes, un Noir, lui aussi badgé "visiteur", est en train de remplir le stand "fruits exotiques". Il porte un chapeau de paille et un tablier qui détonnent un peu. Pour faire bonne mesure, un radio-cassettes posé sur le stand diffuse du zouc à volume 10.

Arrivés à une caisse du deuxième étage, malgré notre vigilance et bien que nous n'ayons pas trouvé les jouets que nous étions venus chercher, notre caddie est plein.


|| Rom # 14:49

09 décembre 2004

Jeudi-économie

"Ce qui est conservé en titres et valeurs par Clearstream, c’est près de cinquante fois le budget de la France. Les clients de Clearstream ont des comptes dans cent trois pays, dont plus de quarante paradis fiscaux. Cette chambre de compensation dispose d’un quasi-monopole, avec Euroclear, une autre multinationale de la finance, sur tout ce qui est conservation et échanges transnationaux d’actions et de titres."

Interview de Denis Robert dans Politis.
A propos du non-lieu prononcé par le parquet du Luxembourg au bénéfice de Clearstream, voir le site d'ATTAC.

Bonus : résumé de l'affaire Clearstram dans Libération.


|| Rom # 18:07

08 décembre 2004

Skorecki style

"L'un des plus beaux films du monde. L'un des favoris de Serge Daney, en tout cas. Quand il écrit la première fois sur Autopsie d'un meurtre, il rêvait encore d'être écrivain. Un écrivain-voyageur, un écrivain-philosophe. Un Robert Musil, quoi. Il ne voulait pas être critique de cinéma, c'était un «métier» qu'il méprisait. Il aurait détesté qu'on le fasse de père en fils."

A lire (et à relire) en entier ici.


|| Rom # 18:57

06 décembre 2004

Le j@zz est m*rt



Du Marion Brown dans l'air.


|| Rom # 22:53

03 décembre 2004

Nos amis les bloggeurs

Je crois que c'est au lycée que j'ai pris conscience que les troupeaux qui se formaient avec l'arrivée de l'âge ingrat, ce n'était pas pour moi. Ce genre de choses coïncide en général avec les premiers signes exérieurs de "j'ai la plus grosse" : pour montrer sa supériorité, il faut faire partie du groupe, sinon à quoi bon. Du coup, lorsque j'ai commencé à me promener sur internet puis à construire ce blog, j'ai retrouvé non sans surprise le même sentiment désagréable surmultiplié. Ainsi le fan-art (le fan est à la "blogosphère" ce qu'Alain Madelin est à la pensée politique : un parasite qui aimerait bien mais qui ne peut point), les palmarès (prenez n'importe quel terme et ajoutez-y "d'or", ou bien un terme en ar/oire, ça marche à tous les coups) où on passe la main dans le dos des gagnants en espérant qu'un peu de leur notoriété vous restera sur les doigts (résumé ici). Enfin, n'oublions pas le squat forcené des boîtes à commentaires sans lequel la "blogosphère" ne serait pas le paradis de la liberté d'expression qu'elle est aujourd'hui. Ainsi, plus le blogueur/la blogueuse est connu(e), plus grand sera le nombre de frustrés/libertariens (rayer la mention inutile) qui voudront y apposer leur empreinte : il en fut ainsi sur le blog de Virginie Despentes à ses débuts et plus récemment sur La République des livres de Pierre Assouline (qui continue vaillamment à les accepter). Mais ce problème n'est pas limité aux "célébrités", quelques uns des blogs situés dans la colonne de droite font aussi les frais de ces pionniers (en grande majorité masculine) en matière d'orthographe simplifiée et de "coups de gueule" envoyés de derrière le paravent d'une adresse électronique bidon.

Bon, ça c'est fait.



Je vous aurais aussi bien parlé des blogs-pour-journalistes (rien à voir avec les blogs tenus par des journalistes) : à l'image des films d'Yves Boisset et autres fictions de gauche des années 70 qui permettaient aux "Dossiers de l'écran" et autres émissions de "débat" de pouvoir illustrer leur thème, le blog-pour-journaliste rassemble tous les éléments utiles pour faire péter un article sur les blogs-symbole-de-notre-temps en deux temps-trois mouvements. Bon. Le problème reste qu'il faudrait lire l'intégralité de ces trucs et ça, non merci. On se fera une petite idée avec un échantillon : celui-ci (arrêté pour cause de retombée de hype) et celui-là (aussi bon qu'un sitcom français). Mieux qu'un dossier de presse ou qu'un dépliant publicitaire, le blog-pour-journalistes est fait par des apprentis journaleux ou des rescapés de la "nouvelle économie" (on ne rit pas). Une bien belle définition du cannibalisme.



La prochaine fois, je parlerai de Serge Daney, de l'article de Gilles Tordjman à propos du jeu de guitare de Nick Drake dans Télérama, de la supériorité manifeste de la pop francophone sur le rock français, du soleil de fin d'après-midi qui se reflète dans les tours "Les Mercuriales" de l'autre côté du périph' et de l'urgence pour E. Greib de faire un blog parce que ça commence à bien faire d'attendre comme ça.


|| Rom # 15:53

02 décembre 2004

Présidents

Pendant que Daniel Prévost dégringole dans mon estime en affichant ses opinions aux côtés de sarkozystes bon teint, mon président délivre hier la phrase de la semaine : "J'ai travaillé avec les plus grands, je ne vais pas travailler avec les plus petits".




|| Rom # 13:31